Occupation Humaine du MASSIF de l’ESTEREL (Partie TROIS)

Des SARRASINS - L'HISTOIRE de la PROVENCE -

               LE ROYAUME DE FRANCE - LES PREMIERS "TOURISTES" -Mises à jour 18/07/2025)

 

De  + 972 à 1481 (La Provence) puis jusqu'aux  années 1800 


LA PROVENCE LE ROYAUME DE FRANCE - LES PREMIERS VOYAGEURS

 

EN COURS DE CORRECTIONS

 

   972 , LA PROVENCE ;;;;;;;;;;;Périodes plus calmes fin X° et XI° siècle mais suivies par des séquences difficiles dues aux guerres et épidémies de peste. Pour cela en 1390, sur le castrum de Mandelieu est construit le château de la Napoule. Le Marquisat (947) devenu comté de Provence est rattachée à la France (1481). En raison de sa situation proche de la « frontière » avec les territoires appartenant à la Maison de Savoie (1033- 1860) le Massif de l’Esterel est un lieu de passage obligé et en conséquence très fréquenté.

 

   1481 Rattachement de la Provence au Royaume de France.  Malheureusement il y a aussi les « dommages collatéraux » consécutifs aux guerres de religion lors du passage d’armées qui n’hésitent pas à mettre le feu aux forêts pour en chasser « les ennemis ». (1524 Connétable de Bourbon, 1536 Charles Quint (St Jean de l’Esterel), 1590 Duc de Savoie, 1707 Prince Eugène). (Ils seront imités en 1943 par les Allemands). Mouillage forain certainement dans la baie d’Agay des galères et navires de l’alliance « d’opportunité franco – turque » entre François 1er et le corsaire Barberousse à l’occasion du siège de Nice (1542) puis lorsque la flotte Ottomane repasse pour prendre son hivernage à Toulon (1543). Au final une période de l’histoire régionale très intéressante pour le Massif avec le commerce et la contrebande dont celui du sel pendant 430 ans. Conséquence, ne manqueront pas les contrebandiers, les évadés du bagne de Toulon ou les voleurs.

       C’est une des raisons pour laquelle les premiers « voyageurs » préfèrent utiliser le bateau (des galères souvent) pour se rendre de Toulon vers Antibes, s’arrêtant parfois à Fréjus ou plus exactement en utilisant le port de pêcheurs du petit village de Saint Raphael. Alors que les déplacements étaient d’abord le fait de religieux, de pèlerins, de commerçants (sans oublier militaires, armées), une forme de tourisme de passage se développe à partir de 1500 et s’amplifie à partir de 1700. Ce qui sera qualifié de Grand Tour par les historiens du milieu du xx° siècle est ce « tour culturel vers l’’Italie, » qui se doit d’être réalisé par l’élite de toute l’Europe ». Nobles, Gens de Bonne Société, Savants, Ecrivains, Artistes, Amateurs d’art, Beaucoup de jeunes dont certains en profitent pour se divertir. S’instruire, connaitre et décrire villes, monuments, flore, mœurs, climats, paysans et bourgeois font l’objet de lettres descriptives, de journaux personnels et de publications. Un bel exemple est le savant, l’astronome Pierre Gassendi (1592 -1656). Venu de Digne, il passera à Fréjus (1635) et va décrire avec précisions dans une lettre, la ville et les curiosités du Haut Var. Sa relation de l’aqueduc et surtout des travaux effectués pour tailler le passage de l’eau dans la falaise près de Mons, y compris en expliquer les problèmes rencontrés, est d’une remarquable précision. Ses explications sur la « Roche Taillée » sont toujours actuelles.

       Pour tous ces riches voyageurs, Il devient nécessaire de prévoir des étapes sur le mauvais chemin qui reprenait l’autre tracé de la via Aurelia. A la bonne distance soit 10 lieues, entre Fréjus et Mandelieu, bien que sur le versant au Nord, un relais est nécessaire pour les voyageurs et leurs suites. Il faut aussi des écuries pour les mulets des chaises à deux, pour les chevaux des berlines, calèches, diligences. En conséquence, on reconstruit une auberge aux Adrets (1653). Elle devient bientôt un Relais de Poste avec les travaux d’améliorations, la création des Routes Royales voulues par le secrétaire d’Etat de Louis XIV°, Jean Baptiste Colbert (1619-1683). Des travaux importants dans le Massif, un pont sur le torrent de la Cabre sont réalisées vers 1760.

        Un personnage s’y arrête volontiers pour le couvert et le gite bien plus confortable que sa grotte proche du Mont Vinaigre, c’est le célèbre brigand Gaspard de Besse (sur Issole) (1757- 1781).

Remarquable le passage du physicien, géologue, botaniste, voici le savant Horace-Bénédict de Saussure (1740-1799). Il est celui qui avait promis 27 ans plus tôt (1760) une prime à qui trouverait le chemin pour gravir le Mont Blanc. Un an après la réussite de la première ascension (08/08/1786), maintenant « que l’on connait le chemin* », le 3/08/1787, il fait installer sa table de travail sur le sommet tant convoité Il y pratique mesures et expériences pendant 4 heures !! Juste avant cet exploit scientifique (et physique) c’était comme excursionniste, venant de Gènes et retournant en Suisse, qu’il avait traversé avec sa famille l’Esterel. S’il décrira très bien le passage où guettent les malandrins et leurs méthodes, ce précurseur de la géologie moderne s’interroge et s’étonne sur la nature exacte des roches qu’il étudie : sont-elles volcaniques ? Disposant de quelques jours à Fréjus, il poursuit ses travaux va dessiner une pierre à la forme et au contenu inaccoutumés. Elle sera baptisée plus tard : Lithophyte. Il pousse ses recherches notant paysages, roches et flore « de l'Agaï à 1'Herrnitage* » jusqu’à la « Sainte Beaume » « et grimpe « difficilement » en compagnie de l’occupant de l’époque, le Frère Calvi de Menton qu’il surnomme « l’Hermite des Cimes qui dominent le Cap Roux *». Nous sommes le 26 avril 1787 - peut-être en est-il le premier ascensionniste ? « … mais je crois qu'il faut la nommer la montagne du Cap Roux. *» Avec son baromètre et l’hygromètre qu’il vient d’inventer, il calcule sa hauteur à « 231 toises* » soit 450m (l’IGN retient 459m). Il appliquera la même méthode quatre mois plus tard pour déterminer et proposer l’altitude de 2.450 toises (4.775m) pour le Mont Blanc (4.808m) soit moins de 40m d’erreur (!). (*** Source gallica.bnf.fr)

            1790 : Naissance du département qui prend le nom du fleuve côtier le VAR qui forme la frontière avec les Etats de Savoie le comté de Nice. La révolution engendre une période plutôt sanglante où s’opposent républicains et royalistes. Les guerres sont mal vécues car elles provoquent des réquisitions d’hommes, de nourritures, de monnaies. C’est aussi le retour le long des côtes des flottes anglo-espagnoles. Une bataille navale (12/1813), suivie par un débarquement donnera son nom à la calanque des Anglais. Après sa campagne d’Egypte, le Général Bonaparte débarque en 1799 à St Raphaël mais c’est l’Empereur Napoléon 1er qui s’embarque en 1814 depuis Fréjus pour son entamer exil sur l’ile d’Elbe.

          Après le ralentissement des passages provoqué par les guerres de la Révolution et de l’Empire, le retour au calme vers 1830, facilite un nouvel avenir fait de la découverte et des besoins d’un « Tourisme hivernal ». On va désormais résider pour profiter de la douceur du climat et pour cela il faut construire des villas et des hôtels (Cannes 1835).

1836 Un petit port va devenir une station balnéaire très à la mode : St Raphael.

 

Christian CHABERT

 

**** DE LA BELLE EPOQUE à 1914