COMMENT et POURQUOI ?
Un usage méconnu d’une des actions du TCF, parmi d'autres travaux, innovations, réalisations que développe cette Association, à partir des années 1900 pour la promotion d'une nouvelle activité : le TOURISME et ses corollaires : Normes hôtelières, qualité des restaurants, campings, sentiers...
Les actions de son comité : Défense de l'environnement et des sites, aboutiront à des lois et la création de Grands Sites de France : Demain peut-être l'Estérel !
Encore visibles dans le Massif : Tables d'orientation, signalétiques, panneaux.
Mérite absolument un arrêt : Les allégories évoquées dans l’hommage monumental du TCF à « son premier Président Abel BALLIF » sur la première Route Touristique française, inaugurée en 1903, la Corniche de l'Estérel devenue LA Corniche d'Or !
A la Belle Époque, pour les Maisons de l’Administration Forestière, va s’ajouter une autre fonction, beaucoup moins connue et une mission supplémentaire pour les Agents Forestiers (1).
L'invention du Tourisme Français :
Nous sommes en 1890, la société a profondément changée grâce aux progrès techniques, machines à vapeur, pétrole, électricité, transports. L’économie européenne se porte bien, noblesse Française, Européenne, Russe, haute bourgeoisie, personnalités des arts, de la politique profitent de toutes ces avancées pour se déplacer, se retrouver suivant les saisons dans des lieux de villégiatures, stations thermales, de montagne et surtout balnéaires. Les rivages de la Méditerranée de Saint Raphaël à Menton (2) sont plébiscités pour séjourner l’hiver dans un environnement naturel d’exception, entre gens du même monde et poursuivre sa vie mondaine. Aux panoramas uniques, un climat doux et ensoleillé s’ajoute la possibilité de soins par les bains et le bon air (3).
Pour les « Hivernants » se construisent hôtels de luxe, villas de prestige, casinos. On se retrouve dans des lieux d’activités nobles comme le Golf, le Tennis. Mais le loisir le plus important, c’est LA promenade ! Sur le bord de mer (aménagé justement en « Promenade »), aux environs ou lors d’une « sortie » qui permet la découverte de la nature, de sites, de vestiges et autres curiosités. Le désormais « Touriste » se promène, à pied, à cheval, à dos de mulet, en calèche et surtout dispose de nouveaux moyens de déplacements individuels. Ce sont des inventions récentes, le vélocipède puis l’engin à moteur à explosion. Elles viennent compléter les offres des chemins de fer dont celles de la Cie Paris Lyon Marseille. La PLM avec qui le TCF entretiendra des liens étroits.
Pour promouvoir le Tourisme par le cyclotourisme puis l’automobile, un groupe de passionnés décide de créer le Touring Club de France (01/1890). Un Secrétaire Général est nommé, c’est Marcel VIOLETTE.
En 1892, Abel BALLIF (1845 – 1934) le remplace puis il est élu Président (de 1894 à 1919). Déterminé, il met en place une organisation très structurée. Il est secondé par un conseil d’administration, puis à mesure des besoins, c’est la mise en place de commissions spécialisées, relayées par des délégués locaux. Sous sa direction, le petit groupe d’amateurs cyclistes devient rapidement une association nationale (4). Directement dans l’Estérel ou indirectement dans ce qui est devenue une industrie, LE TOURISME, nous bénéficions toujours des réalisations de cette association. Reconnue d’Utilité Publique en 1907 (100.000 adhérents) elle tiendra un rôle équivalent à celui d’un « ministère », fonction parfaitement acceptée par les élus et les services. En 1910 elle provoquera ce qui sera le début d’intérêt des pouvoirs publics qui vont alors définir un Office National qui deviendra du Tourisme en 1930. (5)
Les Postes de Secours :
Le développement de toutes ces activités de loisirs a pour conséquence la survenue de toutes sortes d’accidents. Dans des endroits souvent isolés, avec de nouvelles causes et avec des suites parfois mortelles.
Le TCF va y répondre, en bâtissant en France, un réseau de postes de secours, doté de personnes et de matériel. Il faut trouver et faire un choix d’endroits occupés à l’année, comme des Mairies, des bureaux de Postes, des auberges et d’autres emplacements sur les itinéraires touristiques.
Ils seront signalés par une plaque et un panneau avec une croix rouge sur fond BLEU (Celui de la Croix Rouge est sur fond BLANC). Ils doivent être équipés d’après une liste standard de matériel, du brancard à la pharmacie d’urgence d’où l’utilisation dans premier temps du terme « boite ». Les intervenants doivent être permanents, ils seront hiérarchisés et rémunérés en fonction de la distance avec le lieu de l’accident. Des instructions très précises sont diffusées avec les règles générales et la liste locale de Médecins, d’hôpitaux et même de ministres de différents cultes. (Notamment pour La Côte d’Azur qui comporte de forts contingents de touristes étrangers de confessions diverses).
Résultat des travaux dirigés par l’ingénieur Auguste MUTERSE (1851 -1892), l’Estérel dispose d’un réseau de bonnes pistes, de sentiers bien entretenus. Il offre une nature « sauvage » dans un décor de formes et de couleurs exceptionnelles. Il ne pouvait qu’attirer toute cette haute société, disposant de moyens et de loisirs, qui « Hiverne » au pied du Massif. L’isolement est certain, la fréquentation importante, accrue par les œuvres d’écrivains, de peintres, de célébrités et de scientifiques, il faut « sécuriser » !
Un des administrateurs du TCF, le célèbre Édouard Alfred MARTEL (6) en a dressé des cartes et des guides (publiés et réédités par différents organismes). Le réseau de Maisons Forestières qu’il connaît bien, répond à tous les critères. Il va les proposer et les faire équiper de ces « boites ».
L’Administration Forestière va accepter cette fonction : Il y aura 2 brigades : Au Malpey et au Gratadis, 7 postes : La Duchesse, les Trois Termes, le Roussivau, les Malavalettes, La Louve, Le Dramont et évidemment celle du Trayas, parfaite sur la toute nouvelle route : La Corniche d’Or. Les 3 restantes ne sont pas retenues (du Porfait, des Cantonniers, des Charretiers).
La Corniche d’Or, La première route Touristique de France !
Développer le Tourisme c’est améliorer et si nécessaire créer des routes, des pistes cyclables (dès 1891), des sentiers (7) et les baliser.
En 1897 pour se rendre d’Agay à Théoule Il faut passer par le cœur du Massif, franchir des collets car par le bord de mer, il n’existe qu’un mauvais sentier côtier. Il faudrait construire une vraie route à côté de la voie ferrée ouverte en 1863 par la Cie PLM (qui sera prolongée en 1864 jusqu’à Nice puis Vintimille) (8).
La première proposition faite par Abel BALLIF pour « piétons cyclistes » est rejetée par le Maire de Saint Raphaël, Léon BASSO : 1 m de large, trop étroite, insuffisante ! Il faut voir l’avenir ! C’est un chemin de 6 m qui est entamé en 1899. Le financement de cette « Nouvelle Corniche » (9) est obtenu par des donations, des souscriptions (10), des événements mondains, des financements de l’État, de la PLM, des communes. Des propriétaires concernés par le tracé offrent les morceaux de terrains nécessaires. (Comme Mr E. d’AGAY ou l’Académicien E BRIEUX). Un accord est passé pour la donation gratuite par la société qui exploite les carrières d’Estérellite de la bande de terrain le long de la voie ferrée (plus d’un kilomètre). l’inauguration le 11 avril 1903, est fastueuse en présence de nombreuses personnalités dont le Ministre des Travaux Publics, Emile MARUEJOULS (11).
La Signalétique, Les Tables d’Orientation :
Notre signalétique routière a repris la créativité du TCF. Pour prévenir d’un danger, d’un obstacle ou pour diriger le conducteur vers des destinations en précisant les distances à parcourir il était nécessaire d’inventer et de mettre en place une « signalisation routière ».
Création d’un comité spécifique du TCF qui aura la charge d’élaborer un catalogue de signaux « standards » qui seront reproduits sur toute une panoplie de supports dont des bornes en ciment. Celles de l’Estérel sont un bel exemple encore en place et portent la mention « Administration Forestière »).
S’ajoutent, fléchages, panneaux, plaques diverses. En 1920, par exemple, en coordination avec le ministère des Travaux Publics, l’objectif est de 45.000. Il faut les fabriquer en matériaux durables (Fonte, plaques émaillées) et les installer mais d’abord les financer. Rien de plus simple, on va inventer la publicité routière en ajoutant sur le support le nom du mécène. (Comme des fabricants de pneumatiques, de cycles, des organismes et autres).
Pour susciter l’intérêt du « Touriste » il faut lui suggérer des édifices, des curiosités à visiter, des sites, c’est la mise en place d’une gamme particulière de panneaux dont ceux déjà publicitaires indiquant les hôtels recommandés, les refuges.
Inauguration d'une table d'orientation (Route des Pyrénées)
Pour le confort du marcheur, du cycliste, on installe des équipements comme des bancs (1500 en 1919),
Mais c’est surtout la réalisation et l’implantation de nombreuses tables d’orientation qui sera une des marques de l’association.
Celle au sommet du Pic du Cap Roux est toujours un grand succès, malheureusement récemment endommagée.
Celle installée en 1906 à la pointe de l’Esquillon (Théoule sur Mer) était en lave émaillée d’Auvergne. (Refaite à l’identique en 2017 car hélas vandalisée en 2016).
La Promotion du Tourisme
Non visibles sur le terrain, bien des initiatives du TCF ont été des sources de promotion du tourisme pour la région Provence Cote d’Azur. Elles perdurent toujours sous différentes formes.
Le principe : Tout doit être mis en œuvre pour faire connaître une région pittoresque :
En synergie, comme par exemple avec le fabricant MICHELIN, la Cie PLM, le Club Alpin Français, le « comité des sites et monuments (1904) » du TCF assure la promotion de nombre de produits incitatifs, de cartes routières, d’affiches, cartes postales, articles, guides.
La revue de l’association est quasi mensuelle, d’un format et contenu proches de nos magazines actuels et financée par de la publicité.
Le premier guide est rédigé pour les hôtels (1894). Pour paraître dans les suivants, le TCF va inciter « fermement » les hôteliers à l’amélioration de l’accueil et à une mise à niveau des installations sanitaires. Il y a « la chambre TCF » prélude au système d’attribution « des étoiles (1937) et pour compléter c’est la création de la première : « école d’hôtellerie ». De mêmes sont les soutiens vers les restaurateurs : Concours de bonne cuisine, obligation de présenter « une carte avec des spécialités gustatives et vins régionaux ». Des recettes locales comme la « Bouille-abaisso » la bouillabaisse, un plat familial, un ragoût fait de restes et d’invendus de poissons est mentionné dans son « annuaire général - France Sud 1924 ».
Sous l’impulsion des comités, relayés par les délégués régionaux, bien d’autres domaines sont mis en valeur, parrainés : Propositions pour la création de parcs nationaux (1913), Amélioration des services publics de transports, conservation des sites et défense des paysages (12), lutte contre le déboisement.
1930, naissance d’un comité spécifique « du camping » pour encourager une nouvelle clientèle (moins argentée), à profiter de « camps de toiles ». De même dès 1910 construire ou utiliser des refuges. (Dont ceux du Club Alpin Français). Pour les enfants, il faut aménager des bâtiments pour des « camps de vacances ». (1932).
Pour la riche clientèle, une nouvelle mode est lancée, pas trop loin de la côte : Le tourisme hivernal ! Pour soutenir (1909) ces nouveaux sports que permet la neige, création d’un « comité de tourisme en montagne » ! Il va animer des « semaines d’hiver du TCF » des concours, valoriser l’hôtellerie de montagne (13). Maintenir les accès à ces stations ? Facile ! de 1930 à 1933, pour trouver des méthodes, le TCF organise des concours de « chasse neige, de déneigement des routes ». Pour garantir une assistance en montagne, il faut créer, installer là aussi des « boites de secours ». Mieux, la « Caisse de Secours » organisée pour les cantonniers est étendue aux guides de montagne. Si le but est de venir en aide aux veuves, aux familles en cas de décès suite à un accident de travail, un autre volet est très original. Remettre annuellement des prix aux guides, les critères : être chargé d’une famille nombreuse et l’altitude. Pour les Pyrénées, il est attribué à ceux vivants à plus de 500 mètres et pour les Alpes c’est les plus de 1000 mètres.
Nouvelles inventions, nouvelles possibilités de loisirs ! Il faut d’autres comités : Après celui du « yachting » (1907) ce seront ceux du « ski nautique » ou du « tourisme aérien ».
Tout est fait pour améliorer l’accueil, comme récompenser un concours de gares fleuries ou de démontrer aux populations locales, montagnardes, les raisons (l’intérêt économique) d’embellir les villages, de mettre en valeur les lieux d’intérêts, créer et entretenir des itinéraires de promenades !
Plus durable c’est l’organisation d’établissements privés qui doivent être des « syndicats pour des initiatives ». Ils existeront au travers 30 fédérations regroupées dans une fédération nationale qui organisera son premier congrès (1903 - bourse de Marseille présidé par A. BALLIF).
Un hommage sur la Corniche d'Or, Un résumé des réalisations du TCF
A la limite des deux départements, dans une falaise qui surplombe la Corniche d’Or a été réalisé par le Sculpteur Antoine SARTORIO, un grand « décor de haut relief en ciment moulé » l’Architecte étant Paul TOURNON (14). C’est d’abord un hommage à Abel BALLIF. Premier président (15), hyper actif, moteur d’initiatives, précurseur,. A l’annonce de sa mort, une grande souscription est lancée pour bâtir un mémorial .
Retraité, résidant à Théoule sur Mer, il y décède en 1934. Il y sera enterré plus tard. Cette ville appellera une rue de son nom comme le fait la municipalité de Saint Raphaël qui en plus en baptisera la calanque à l’aplomb du monument.
Quoi de mieux qu’un monument sur SA corniche avec la mention : « le tourisme français reconnaissant ». Il est inauguré en juin 1939, aux sons des fifres et des tambourins
Hommage mais pas que ! A travers les thèmes développés c’est aussi une grande évocation des actions, travaux et autres du Touring Club de France.
Deux grands personnages féminins, symboles du tourisme entourent le texte. La cariatide de gauche est une allégorie aux monuments et paysages (Rôle fort du Comité en charge). Pour cela « un château » est posé dans sa main droite et sa main gauche est appuyée sur « une guirlande végétale », évocation de la nature. A droite, c’est une allégorie aux voyages que nous propose ce personnage : Elle porte dans le creux de son bras gauche, une « automobile » et de la main droite, elle déplie « une carte (de la côte d’azur ?) ». A ses pieds « une roue avec une aile » une illustration de la « thématique du voyage » (16).
Sous ce vaste décor principal, quatre supports comportent des motifs trés précis : Un rappel des moyens de locomotion publicitées par l’association : un cycliste (abimé) évocation des débuts du TCF, un voilier pour souligner l’importance du tourisme maritime puis un avion (encore lisibles) pour saluer la naissance d’un nouveau moyen et le quatrième (illisible) comportait « une locomotive surmontée d’un panache de fumée » un rappel des liens forts et de l’appui constant de la Cie PLM (Et non pas une automobile comme écrit par ailleurs à tort) (17).
Un héritage du TCF, les Grands Sites de France ,
La politique menée par le TCF (accompagné par le Club Alpin Français et la Société pour la protection des paysages de France) sera à l’origine de loi de 1906 instaurant la « protection des sites et des monuments naturels ». Loi qui sera remplacée en 1930 par un texte encore plus complet qui précise une dénomination « Grand Site » qui sera accordée à environ 2500 « endroits naturels remarquables ». En 2000, est mis en place une appellation Grand Site de France. Gérée par une association, c’est un Label d’Etat qui à l’origine était limité à quelques sites « déjà classés suivant la loi de 1930 ». Le réseau sera étendu mais limité suivant des règles très précises. (53 sites à ce jour dont le proche Massif Concors - Sainte Victoire).
Retour des choses, l’obtention de ce label emblématique dont l’origine est liée aux multiples actions du TCF est en cours pour NOTRE Massif grâce à l ’Opération Grand Site (OGS) menée depuis 2016 par le Syndicat Mixte du Grand Site de l’Estérel (SMGSE).
Christian CHABERT
1940 a été un précurseur des magazines modernes. En effet c’est un des premiers à relater les évènements, l’actualité en illustrant les textes avec des reproductions de photos, croquis, cartes.
Bibliographie :
· Très importante dans BNF / Gallica, les revues du TCF, et autres documents dont le livre de E.A MARTEL sur le Trayas et l’Estérel, les Guides JOANNE.
· Corniche d’Or ; Pour des détails, articles, cartes postales, Il faut absolument consulter l’excellent reportage réalisé par Philippe PONS sur son blog : http://www.capesterel3c.com
· Sculpteur Antoine SARTORIO : A consulter le riche site : https://www.plus.randomania.fr/
RENVOIS et COMMENTAIRES
(1) La forêt est essentielle pour de nombreuses activités et rapporte. Depuis le XIII° siècle les gouvernants mettent en place des réglementations et des gestionnaires. 1820/ 1897 c’est la mise en place d’une « Administration Forestière » chargée des Eaux et Forêts qui va bénéficier en 1827 d’un Code Forestier, le premier. C’est seulement une loi en 1964, son décret en 1966 qui établit l’Office National des Forêts. C’est désormais un établissement public qui en conséquence doit s’auto financer (vente de bois, location de lots de chasse et de pêche et autres.
(2) La transformation des petits villages, ports de pécheurs (Saint Raphaël) de commerce (Cannes) en stations balnéaires commence seulement à partir des années 1835. Etant une ville étape du « Grand Tour », la ville de Nice était déjà fréquentée depuis longtemps (seconde moitié du XVIII° siècle) par l’aristocratie Européenne, Française, Russe. C’était LE grand voyage « touristique » de la haute Société, qu’il fallait avoir effectué. Signe de richesse, découvrir les merveilles des pays visités, en particulier celles de la future Italie, parfaire l’éducation des jeunes ! Qualité du climat, excuse médicale, facilités d’accès (bateaux) l’élite anglaise y prolonge volontiers ses séjours et y revient. La mode est lancée ! (La promenade des « Anglais » est achevée en 1824 alors que Cannes n’est « découverte » qu’en 1934 par lord Henry Brougham, qui justement n’avait pu se rendre à Nice.
(3) Un tourisme « médical » même sans véritable affection dope les séjours Un grand nombre de médecins sont persuadés que la qualité de l’air est essentielle pour soigner adultes et enfants des maladies et en particulier de la Tuberculose, très répandue. Venir au soleil l’hiver, dans le Vallis Curans ou dans d’autres stations, c’est profiter d’un environnement parfait. Un spécialiste de cette maladie le Docteur Léon PETIT (1854 – 1910) s’installe à Saint Raphaël (1888). Membre du TCF, il participe aux opérations menées pour la construction de la « Corniche d ’Or ».
(4) Si le cyclotourisme prospère, que le transport par chemin de fer est intense, c’est la voiture à moteur qui permet le voyage individuel. On va passer de 1672 « automobiles » recensées en 1899, à plus de 90.000 en 1913. L’organisation et le dynamisme du TCF sont parfaits pour apporter, anticiper aux nouveaux besoins. Inversement l’expansion du TCF est lié à tous ces progrès techniques. La Cie PLM le comprend bien puisqu’elle ajoute à son réseau ferré, des services d’autocars réguliers où spécialisés pour des excursionnistes.
(5) Le tourisme est devenu un des secteurs majeurs de l'économie nationale. Avec 100 millions de visiteurs internationaux en 2023, la France reste une destination privilégiée ...
(6) Voir sur le site : « Des sommités au sommet du Pic du Cap Roux ».
(7) Le TCF valorise les sentiers comme le MARTEL- BLANC des gorges du Verdon (1928) ou des ébauches de futurs GR (les sentiers de « Grandes Randonnées »). Il y a bien sur une « commission des sentiers ».
(8) Voir sur le site les articles décrivant l’évolution de l’occupation du Massif de l’Estérel et en particulier le chapitre Trois « De la Belle Epoque à la première guerre mondiale (1830 / 1914 »).
(9) Le nom définitif ne viendra qu’après, elle sera Corniche « nouvelle », « d’azur », puis de « l’Estérel » comme inscrit sur l’hommage au Président. C’est un journaliste qui la baptisera « d’Or » a priori pour les couleurs au soir.
(10) La liste des souscripteurs est passionnante car à côté de personnalités civiles ou publiques, ou de la SA qui exploite les carrières d’estérellite, on peut découvrir toute une liste de commerçants, artisans qui approuvent le projet : Boulangers, cafetiers, marchands de bicyclettes, loueur de voitures, laitier, fleuriste et bien d’autres professions comme un maitre baigneur, dépositaire de journaux. S’y ajoute aussi des : rentiers, des fonctionnaires, des retraités (déjà) etc. Une énumération qui est une forme d’inventaire de toutes les activités, beaucoup sont nouvelles, qui se sont développées, engendrées par la transformation du village de pêcheurs en station balnéaire de renom.
(11) (1) Pour matérialiser l’achèvement de cette route, plusieurs plaques seront fixées sur les parois. Celle presque sous le Pic Saint Barthélemy (83) est « commémorative ». Elle rappelle le rôle du TCF et l’appui du PLM quant à son ’initiative et sa réalisation. Celle en lave de Volvic émaillée (3m x2,5m) est « inaugurale ». Elle est dévoilée lors de la cérémonie du 11 avril 1903. (Rocher Notre Dame, limite des deux départements). Ministres, personnalités politiques et civiles des deux départements, ayant permis, soutenus la construction de la route sont « listés » sur cette grande plaques. Bien en évidence est mentionnée le rôle du TCF et la participation gracieuse de la Cie PLM. C’est seulement dans les discours que seront évoqués les ouvriers qui ont à coup de pioches, d’explosifs, entaillés la dure rhyolite, montés d’énormes murs de soutènement, construit les ponts, les parapets. Des bras, des brouettes, des carrioles et du savoir-faire.
(12) Les initiatives très marquantes de l’Association sont menées par le Comité des sites et des monuments pittoresques (1904). Les buts : Inciter au voyage, mettre en valeur, sensibiliser aux paysages, signaler et décrire les édifices remarquables à ne pas manquer : A travers des publications du TCF dont et surtout en lisant sa Revue, quasi mensuelle, sont détaillés nombre de points d’intérêts : Du champ de menhirs à la cathédrale ! Mieux il faut les protéger, les réhabiliter !
(13) Pour pratiquer, diffuser les activités hivernale, Les pionniers de la section des Alpes Maritimes de la toute nouvelle association le club alpin français vont choisir PIERA CAVA. Proche de Cannes, il existe la station « climatérique » de THORENC (alt 1250m). Inconnue en 1895 c’est une station estivale complète qui s’est organisée depuis (6 hôtels, un casino et bien d’autres commodités). Pour le TCF, c’est la station idéale, LA référence Française ! Elle en fait promotion et la publicité sous le titre de « la Suisse en Provence ».
(14) Sculpteur Antoine SARTORIO, (1885 -1988) Un artiste renommé, qui se consacre à des œuvres monumentales. Il développe dans les années trente un « art déco » avec beaucoup de symbolique. Ses monuments commémoratifs (par exemple le cénotaphe de l’Arc de Triomphe), nombres de monuments aux morts, de frises et autres comportent beaucoup de figures féminines et des allégories, de même ses bronzes. La façade du palais de la Méditerranée à Nice (1928) lui doit les motifs de chevaux marins et de figures féminines. L’Architecte est Paul TOURNON (1881 -1964) qui est célèbre en particulier pour ses œuvres en ciment ou en béton armé (dont des édifices religieux en France et au Maroc). Membre de l’académie des Beaux-Arts.
(15) Un des qualités d’Abel BALLIF c’est d’avoir compris très vite le développement exponentiel et tous les avantages que vont apporter les nouveaux moyens de locomotion à une société disposant de moyens et de temps, toujours à la recherche de loisirs, de lieux d’exception. Pour la petite histoire, c’est son fils qui devait prendre la Présidence du TCF, mais il est appelé aux armées.
(16) Logo actuel répandus chez les motards, dans les armées, en 1900 on retrouve des « Roues Ailées » dans divers les armées, les moyens de transports dont les sociétés de chemins de fer. La Compagnie Paris Lyon Marseille les fait peindre sur les flancs de ses autocars qui transportent les touristes sur la route des Grandes Alpes. La roue, les ailes sont les attributs du Dieu des voyageurs Grecs : Hermès. Sur le panneau c’est donc l’évocation du voyage, du progrès, de la vitesse.
(17) Le journal Excelsior du 27/06/1939, page des spectacles - Ville de Cannes, relate avec détails l’inauguration et décrit parfaitement le contenu du monument inauguré la veille, le 26 Juin.
Cette description du panneau est confortée par des documents fournis par la petite fille d’Antoine SARTORIO, dont l’atelier a été conservé en l’état à JOUQUES (Bouches du Rhône) .
Ce quotidien crée en 1910, arrêté en 1940 a été un précurseur des magazines modernes. En effet c’est un des premiers à relater les évènements, l’actualité en illustrant les textes avec des photos, croquis, cartes, reproductions.